Le mouvement des villes en transition
est une application de la permaculture

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Pour aller plus loin, le texte
L’Essence de la Permaculture détaille les 12 principes ci-dessus (format pdf).

La transition, c’est quoi ?

Naissance d’un mouvement pour inventer le monde de l’après-pétrole

Le mouvement de la transition est né en 2006 dans la petite ville anglaise de Totnes, sous l’impulsion de Rob Hopkins, enseignant en permaculture.

Un constat tout d’abord : depuis un siècle, nos sociétés font une consommation toujours croissante du pétrole alors que cette ressource n’est pas renouvelable. Le pétrole sert de carburant et d’énergie de chauffage, à fabriquer le plastique, des intrants chimiques pour l’agriculture, des produits sanitaires, des textiles, des emballages, des explosifs, etc. Ces réserves, qui ont mis des millions d’années à se constituer, s’épuisent. Un jour, elles seront vides. Notre société, trop dépendante, doit donc se apprendre à s’en passer.

Un monde fragilisé par l’activité humaine

Depuis 2006, la société humaine ne cesse de prendre conscience de l’impact de ses activités sur la Terre. Eclairée par la recherche scientifique, elle comprend que le climat change, que la température globale s’élève dangereusement, et que la biodiversité s’effondre. Au-delà du pétrole, ce sont toutes les ressources terrestres non renouvelables – gaz et minerais – qui s’avèrent limitées. Et les ressources renouvelables – forêt, eau, sols, par exemple – se détériorent à cause de nos usages excessifs ou inappropriés.
Les sociétés humaines prennent conscience de leur fragilité.
Le mouvement de la transition propose, partout dans le monde où il a essaimé, de revoir nos usages pour rendre nos sociétés plus résilientes, c’est-à-dire capables de s’adapter et d’amortir les chocs actuels et à venir.

Changer, oui mais… pas si facile !

Le changement de nos pratiques n’est pas assez rapide car il est difficile à opérer. L’organisation sociale et politique s’est construite sur les notions de croissance économique, de marché, de compétitivité, de concurrence, voire de guerre économique. Les liens entre l’industrie, la finance et la politique, relèvent de stratégies souvent opaques, et sont tissés de nœuds serrés. La raréfaction des ressources entraîne des pénuries, des coûts de production, de transport de marchandises et de consommation toujours plus élevés, mais également des conflits internationaux. Tout cela, ajouté aux bouleversements climatiques et écologiques (sécheresses, submersion de certains territoires, famines et épidémies) impacte les populations et provoque appauvrissement, migrations et nouveaux conflits sociaux et politiques.

Puisque le changement tarde à venir à l’échelle internationale, le mouvement de transition propose de l’expérimenter et de le mettre en œuvre à petite échelle, celle d’un village, d’un quartier, d’un territoire. La mise en réseau de ces expériences permet d’enrichir chacune.

Nos ancêtres savaient y faire

Il y a un siècle, la plupart de ces ressources fossiles étaient inexploitées. Nos ancêtres savaient vivre sans elles. Ils prenaient soin des biens prodigués par la nature car ils en avaient besoin chaque jour et voulaient laisser à leurs enfants ce capital vital. Ne pouvant compter que sur eux-mêmes et sur les ressources de leur territoire, ils ont développé, pour leur survie, des techniques et des connaissances qu’ils se transmettaient de génération en génération. Ces savoir-faire et modes de vie ont pu se perdre mais le contexte actuel nous incite à retrouver, à les perfectionner, à les adapter à nos besoins d’aujourd’hui.

Les moyens du changement

Le mouvement de la transition s’articule autour de deux grands axes de changement.

• Davantage de sobriété
Développer une agriculture vivrière et locale, utiliser des outils simples faits de matériaux locaux ou récupérés, et réparables, observer les rythmes de la nature et les interactions positives entre espèces végétales, animales et fongiques, faire un usage parcimonieux des matières premières, de l’eau et des sols, produire sans déchets non recyclable, se déplacer moins et autrement, et enfin s’entraider, partager les outils, les expériences et les savoirs.

• Une autre organisation sociale
Une vraie rupture est possible dans l’organisation de nos sociétés, sans en passer par la violence.

> Agir sans attendre que les gouvernements se décident enfin à passer à l’action ;
> se réunir entre citoyen·nes pour ré-imaginer et reconstruire notre monde ;
> grâce à l’entraide, relever les grands défis auxquels nous sommes confronté·es ;
> penser des actions à l’échelle locale, et mettre le changement à la portée de chacun·e ;
> chercher des solutions innovantes, les partager et les améliorer collectivement ;
> se réapproprier l’économie, l’esprit d’entreprise, l’organisation du travail, la gestion des communs ;
> développer de nouvelles compétences, tisser des réseaux de liens et de soutien ;
> pratiquer la gouvernance participative pour réinventer la démocratie…

Car avec les pénuries qui s’annoncent, deux menaces pèsent fortement sur nos sociétés : l’hyper technologie et l’autoritarisme. Dans tous les cas, il s’agit de rendre les populations toujours plus dépendantes d’outils qu’elles ne maîtrisent pas mais qui permettent de surveiller chacun de leurs actes, de contrôler leurs déplacements, d’orienter leurs décisions. Si nous n’y veillons pas, la démocratie pourrait complètement disparaître au profit d’intérêts exclusivement privés et d’une organisation politique tout à leur service.
Il est donc primordial d’entretenir les liens et les échanges de proximité, pour nourrir les imaginaires, forger l’esprit critique, nourrir et développer le collectif pour lui donner l’intelligence de créer et l’énergie de résister.

Le Trièves en transition

Depuis 2012, le Trièves s’inscrit dans ce mouvement (l’installation du Centre écologique Terre vivante, à Mens en 1992, n’y est probablement pas pour rien) et voit se multiplier les initiatives de transition.

Produire et consommer mieux, dans le respect de la terre et du vivant, recycler et réparer, inventer les outils et les lieux de travail de demain, proposer des alternatives au « tout automobile »… pour réduire la pression des activités humaines sur les ressources terrestres. Et agir ensemble, coopérer et s’entraider pour donner un avenir aux futures générations, et retrouver la raison-même de toute vie en société.

Dans le Trièves, les initiatives individuelles croisent les créations d’entreprises, les initiatives collectives et sociales. Tiers-lieux, maisons bio-climatiques, centrales villageoises, fermes bio ou en conversion, activités agricoles innovantes et regroupements de producteurs, composteurs villageois, cafés épiceries associatifs, jardins et ruchers partagés, brasseries et distilleries bio… forment un tissu dynamique et vivant. Un mouvement qui intègre des problématiques nouvelles : habitat léger, protection contre les ondes électromagnétiques, covoiturage et autopartage, sécurité sociale de l’alimentation, transmission du foncier, etc.
Habitant·es et entreprises interpellent les collectivités pour que les politiques locales soient en conformité avec les nouvelles exigences de transition : loi Climat, Cop 21 et suivantes, etc.

Temps fort de la transition locale, la manifestation Quelle foire !, en septembre chaque année, est l’occasion de faire se rencontrer ces « pionniers et pionnières », le public et les collectivités.